Un samedi bien printanier
Depuis 2007 nous sommes quelques-uns de l’US CERGY CYCLO à ne pas vouloir rater ce premier rendez-vous grande distance de l’année. Un Brevet Randonneurs Mondial c’est une philosophie différente ou l’autonomie est avant tout privilégié, c’est ainsi, que sur le parcours, il n’y a pas de ravitaillement, ni de fléchage. Seuls demeurent les points de contrôle pour pouvoir valider son brevet
Cette année nous sommes huit à nous lancer dans l’aventure: Véronique, Dominique et Jean-Pierre Lalande, Jacques Jacquin Édouard Joseph et Éric en tandem (première participation) et moi-même. L’atmosphère est très printanière à 6h30 et l’accueil du club de Mours toujours aussi agréable.
À 7h au moment du départ il manque à l’appel Joseph et Éric, nous apprenons qu’ils ont eu un problème de voiture et qu’ils décident de venir de Cergy en tandem.Ils partiront finalement vers 7h45
Nous nous élançons dans la fraîcheur matinale vers le premier contrôle de Montdidier à 75 km. Rapidement Jacques et moi nous nous retrouvons devant en « éclaireurs », mais je décide de faire un peu de « striptease » (la douceur arrive) dans la forêt de Hez-Froidmont et d’attendre le groupe pour tenter quelques photos.
Je ne peux résister « à shooter » les deux vélos couchés inscrits, dont un double, inscrit sur ce brevet. Arrive ensuite Jean-Pierre, Véro, Dominique et Édouard, ils ont l’air de très bonne humeur
. C’est ensemble que nous arrivons à Montdidier vers 10h30, nous retrouvons Jacques et décidons de faire une pause-café dans un troquet Picard qui nous avait laissé un bon souvenir l’année passée. Le patron et quelques clients 100% Picard nous avait joué une scène du style « Bienvenue chez les Cht’is »
Direction Marseille en Beauvaisis, deuxième contrôle au km 125. Une longue ligne droite de 50 km sur le plateau de Picardie avec un vent latéral pas encore trop gênant. Le paysage a le charme de ces grands espaces vides, reposant et aussi désespérant à la fois. C’est dans ce contexte que l’on va chercher les ressources intérieures, alors on se raconte des histoires, on fait ses comptes et puis on finit par s’agacer de cette route sans interminable.
Édouard, pour arriver plus vite, décide de jouer le solitaire à l’avant en accélérant l’allure. Nous ne le retrouverons qu’à Marseille en Beauvaisis vers 13h30. Pause déjeunée pour tout le monde sous un soleil généreux, mais nous savons que les vraies difficultés vont commencer avec un vent défavorable qui ne nous quittera plus pendant 80km et les collines du pays de Bray à franchir.Édouard tente une botte secrète: une boisson à base de houblon fortement dosé. Affaire à suivre!
Départ vers 14h30, avec un paysage nettement plus varié, mais bien plus difficile. La fameuse côte de Lalandelle, bête noire d’Édouard se profile devant nous et le vent est franchement défavorable. Le groupe s’étire puis se regroupe et s’étire à nouveau. C’est ainsi pendant 40 km jusqu’à Chaumont en Vexin ou nous arrivons vers 16h30.
Après avoir tamponné nos cartes à la boulangerie, nous partons nous désaltérer chez le fils de Véro, Remy, qui a eu l’excellente idée d’acheter une maison à cet endroit. Cette halte fait du bien, les organismes commencent à être un peu las et douloureux
Les 40 derniers km se font avec un vent contraire, plus personne ne joue l’éclaireur solitaire. Jean-Pierre roule avec une régularité de métronome, le groupe reste compact, l’allure est plus réduite. La fatigue a au moins cette vertu, elle favorise l’instinct grégaire et empêche le gaspillage d’énergie inutile. Nous sommes un peu dans notre jardin ici (surtout moi, nous allons passer à 3 km de mon domicile) des noms bien connus défilent, Fleury, Ivry le Temple, Hénonville: Édouard s’arrête! Douleurs importantes dans le bras droit et tendance irrésistible à rouler vers le bas-côté. Nous sommes tous inquiets, mais notre breton, fière et têtu continue, silencieux, avec son visage des mauvais jours, une seule idée compte pour lui: ne pas mettre pied à terre. Nous arrivons enfin vers 18h30 fourbus et marqués, mais heureux d’être à bon port. Après une vingtaine de minutes, c’est au tour de Joseph et Éric de franchir la ligne d’arrivée. Ils ont vécu leur premier BRM d’une manière un peu particulière, devoir se débrouiller seul alors qu’il comptait sur notre expérience et surtout nos GPS pour la route ne fut pas si simple.Vous retrouverez leurs récit dans la deuxième partie.
Voilà, le groupe est au complet pour la photo finale avant de nous quitter avec le sentiment partagé d’une journée bien remplie
Encore merci au club de Mours pour l’organisation de ces brevets et toujours cet accueil simple et amical. Nous leur donnons rendez-vous en 2015 pour nos premiers brevets organisés à Cergy
Avant tout bravo à vous pour avoir parcouru ce 200km pas vraiment facile.
Ce récit nous met complètement dans l’ambiance d’un parcours grande distance avec ses moments sympathiques presque euphoriques et d’autres de doutes et de souffrances, l’équipe qui fait corps par amitié mais aussi pour garder suffisamment d’énergie pour tenir jusqu’au bout.
Une telle distance c’est aussi un coin de France qui agrémente la lecture.
J’ai revécu le temps un peu lointain ou moi aussi j’étais candidat aux 200km, la seule différence c’est que maintenant il y a le blog donc dans la trousse à outils l’appareil photos est indispensable.
Michel
Nous roulions ensemble à l’époque, je m’en souviens
Lionel
Bravo pour ce récit et les belles photos qui l’agrémente. Je reste sensible à ce BRM car c’était mon premier 200… avec JMarie Kobzar, Véronique, Edouard, et Lionel…. inscrivez moi de force en 2015!!!!!
Jmarc