Durant la semaine de l’Ascension, nous étions soixante-dix-huit adhérents de l’Union Sportive Cergy cyclotourisme accompagnés des familles et amis à quitter l’Ile-de-France en vue de découvrir une nouvelle région française. Collias, dans le Gard, en région Occitanie, au cœur du triangle Nîmes, Avignon et Uzès, a été notre lieu de villégiature. Niché sur les bords du Gardon, ce village méridional émerge d’un paysage de garrigues et de massifs calcaires. Hormis quelques orages le mardi, le soleil était de la partie et les températures idéales pour le cyclotourisme. Comme à l’accoutumée, en milieu de semaine un pique-nique nous a tous rassemblés, moment privilégié de convivialité et de partage. Les diverses activités sportives de plein air ont jalonné nos journées. Tels les randonneurs pédestres, nous avions le choix entre plusieurs parcours routiers ayant pour ambition de nous faire découvrir la richesse du patrimoine gardois. Pour la deuxième année consécutive, plusieurs vététistes du club dont 4 féminines ont participé à ce séjour. L’un d’eux, Philippe, s’est chargé de dénicher de belles randonnées à travers chemins caillouteux et forêts. Compte tenu de ma cécité, c’est grâce au tandem que j’ai pu prendre part à ces sorties. Jean-Marie et Thierry se sont relayés pour me piloter et me dépeindre la diversité des décors. Nos pédalées nous ont permis de voir les costières de Nîmes qui offrent une palette de paysages, les vignes côtoyant garrigue, vergers et oliveraies. Juste après Beaucaire, ville d’art et d’histoire située en bordure du Rhône, nous avons passé le pont à haubans pour arriver à Tarascon, entre Alpilles et Camargue, dans les Bouches-du-Rhône. Dans cette cité provençale, Tartarin, cher à Alphonse Daudet, nous attendait de pied ferme. Nous pouvions admirer aussi le Château du roi René de Tarascon, forteresse édifiée par les princes d’Anjou au début du XVe siècle, ainsi que la Collégiale Royale Sainte-Marthe. Le lundi, nous avons eu l’agréable surprise de rouler en compagnie de deux charmantes cyclotes venues nous rejoindre, Arielle, amie parisienne en vacances à Nîmes, et sa copine gardoise Chantal. Une pause à Tavel s’imposait, ville réputée pour son vin baptisé «roi des rosés » par Balzac. Nous sommes également passés à Rochefort-du-Gard, village provençal à flanc de colline non loin d’Avignon. A la suite d’une autre balade, nous avons apprécié Castillon du Gard, Perché sur un éperon rocheux. Ce village médiéval du XIIIème siècle, dominant l’extrémité des Gorges du Gardon, invite à découvrir son passé avec ses ruelles pavées et ses gargouilles, son ancienne tour de garde ou sa chapelle romane. Lors d’une nouvelle sortie, nous avons croisé un groupe d’une dizaine de tandémistes du Cyclo d’Oye que nous connaissons bien. C’est une association belfortine handisport ayant pour but l’intégration des personnes déficientes visuelles dans la pratique du tandem. En effet, eux aussi avaient eu la bonne idée de choisir le Gard, plus exactement Anduze, pour leur semaine club, et puisque le mardi ils organisaient leur pique-nique à Collias, nous les y avons rejoints pour un moment de partage. Le mercredi, Céline nous a proposé une balade en canoë pour une descente du Gardon d’une vingtaine de kilomètres, allant du pont Saint-Nicolas jusqu’au pont du Gard, dont le passage, lors de l’arrivée, a été un moment inoubliable. Que d’éclats de rires lors de cette promenade sportive rafraîchissante, nous étions tels des enfants.
Le jeudi, clin d’œil du hasard en ce jour de l’Ascension, le circuit nous a amenés à franchir le mont Bouquet, vaste promontoire calcaire situé entre Alès et Bagnols-sur-Cèze que nous avons escaladé par Brouzet, soit une montée irrégulière de 5 km avec des pourcentages très impressionnants. Quel satisfaction d’y être arrivé en compagnie de Thierry en tandem ! La récompense se trouvait au Guidon du Bouquet, sommet du mont Bouquet culminant à 629 m, nous offrant de beaux panoramas sur la garrigue gardoise, la vallée du Rhône, le Mont Ventoux et les Cévennes.
Évidemment, nous ne pouvions manquer de voir à côté de Remoulins, capitale de la cerise, le Pont du Gard, monument exceptionnel d’un site qui l’est tout autant. Cet ouvrage d’art, construit il y a 2000 ans par les Romains, aqueduc classé par l’Unesco, reste l’un des grands chefs-d’œuvre de l’humanité. Une après-midi fut consacrée à la visite de Nîmes, ville la plus romaine de l’hexagone. Nous avons pu y admirer la maison carrée, un temple du Ier siècle avant J.-C. entièrement intact, ses arènes parfaitement préservées, des jardins dotés de bassins et de sculptures dominés par la tour Magne, une tour gallo-romaine vieille de vingt siècles.Au détour d’une autre sortie, nous avons découvert Uzès, mêlant le style « médiéval », « renaissance » et « classique », le duché d’Uzès ou château ducal, l’un des sites phares de la cité. Nous n’avons pu résister à la tentation de prendre une boisson rafraîchissante à la terrasse d’un café sur la place aux Herbes. Pleines d’animations, cette agréable place, avec des platanes plus que centenaires, accueille chaque samedi un marché provençal haut en couleurs et en saveurs.
Pour clore ce séjour, un dîner nous a réunis à Vers, le vendredi soir, dans un restaurant au décor pittoresque et délicieusement rétro, celui d’une petite gare de village, où nous avons dégusté des spécialités locales. Le déroulement de ce séjour a été élaborée par Edouard et Marcel qui, envoûtés par cette région, ont su nous transmettre leur passion.Je remercie vivement les organisateurs mais surtout Thierry et Jean-Marie, pilotes de tandem qui ont réussi à me faire partager ces panoramas somptueux, sans oublier Franck qui m’a accompagné lors de la balade en canoë. Rendez-vous est pris pour 2019 à Forcalquier dans les Alpes-de-Haute-Provence afin de passer une nouvelle semaine cyclotouriste club.