C’est à 6 H 15 que Christophe est venu chez moi le samedi 20 septembre 2014, le temps de finir les derniers réglages du tandem, nous enfourchons notre monture avec les sacs à dos en direction du parc des sports de Saint-Ouen-l’Aumône, lieu du départ du Paris – la mer. Cette randonnée de 340 km s’effectue sur deux jours avec une étape à Criel-sur-Mer en Seine-Maritime. Cette mythique organisation a été créée en 1935 et depuis 1976 c’est le Cyclo Club du Vexin qui l’orchestre.

La synchronisation est parfaite, à 7 H, nous retrouvons notre groupe constitué de treize personnes dont onze licenciés à l’Union Sportive Cergy Cyclotourisme : Véro, Catherine, les époux Dominique et Jean-Pierre, Edouard, Jean-Marie, Eric, Jean-Luc, Jean-Pierre D., Christophe et moi. Deux autres féminines se joignent à nous, Catherine, une copine de Véro et Arielle, l’amie de Jean-Luc. Espérons que ce chiffre nous portera chance. Une fois notre enregistrement effectué et en possession de nos cartes de route, nous attendons le lever du jour vers 7 H 20 pour commencer le périple. Or, il y a déjà une scission, un petit groupe est parti dix minutes plus tôt. La sortie de la zone urbaine s’effectue assez rapidement et le parcours emprunte des petites routes de campagne avec ses bonnes odeurs. Nous accélérons l’allure et après une bonne heure nous rejoignons les échappées. Au petit Serans se trouve le premier contrôle situé juste en haut de la côte, il faut fournir un bel effort pour avoir droit à ce ravitaillement bien mérité. L’itinéraire est bucolique, vallonné à souhait et à Bezu-Sain-Eloi, nous sommes très attentifs pour ne pas rater la bonne direction. En effet, ironie du sort, à chaque fois, à cet endroit, il y a toujours des égarés. C’est sous un soleil splendide que nous continuons notre balade d’un bon train en traversant de jolis paysages et à Bezu-la-Forêt, plus exactement à la ferme de Rome dans l’Eure, une pause s’impose. La dégustation d’une bonne crêpe accompagnée bien sûr d’un délicieux cidre artisanal, tradition oblige, font le bonheur de nos papilles.

Nous roulons pendant 30 km afin d’atteindre Forges-les-Eaux en Seine-Maritime, célèbre pour son casino où faute de jouer nous prenons notre déjeuner. Les buffets variés et appétissants ont rassasié l’ensemble des cyclotouristes.

Nous reprenons nos montures mais cette fois-ci le temps est gris avec des nuages de mauvais augure.

Pour rallier Neufchâtel-en-Bray, nous empruntons une ancienne voie ferrée rénovée en magnifique piste cyclable, un vrai bonheur. Malheureusement, le tonnerre gronde, le ciel est noir et l’orage éclate. Nous sortons vite de la voie verte à Neufchâtel pour nous abriter sous un pont. Ouf, nous avons eu chaud ! Des trombes d’eau s’abattent, c’est vraiment impressionnant. Les caniveaux refoulent le surplus des canalisations et à certains endroits, il y a près de 30 cm d’eau.    Nous aurions pu dire : « ô rage, ô désespoir ! » mais ce n’est pas le cas. Au lieu de nous morfondre, la bonne humeur est présente, nous plaisantons et sommes aux premières loges pour voir les véhicules faisant demi-tour pour ne pas emprunter la route inondée. De surcroît, nous faisons une bonne action en prêtant main forte en poussant une voiture qui a calé. Comme dit le proverbe, il faut laisser passer l’orage, c’est ce que nous avons fait.

  Enfin la pluie se calme, nous endossons nos capes, imperméables et en selle pour négocier une longue montée. Ensuite, que de péripéties, la route bien grasse, gorgée d’eau a favorisé les crevaisons. La première s’est produite au début de la descente à Croixdalle. Jusqu’à Criel, au sein de notre groupe et le tout sur une distance de 30 km, il y en a eu quatre, sans oublier une petite variante, une chaîne cassée.

Tout au long de la journée, j’en ai pris plein les narines grâce aux odeurs exhalées sur ces petites routes de campagne. Le parfum des bouses trahissaient la présence de vaches charolaise, prim’holstein et bien entendu normandes. Les descriptions de Christophe me permettaient d’imaginer les villages, les champs de céréales et les prairies croisés.

  A 18 H 30 arrivés à Criel, quelle joie de sentir les algues, l’odeur de la mer, malgré la pluie, la noirceur du ciel et le vent. Une photo du groupe devant la plage s’avère indispensable pour figer cet instant magique.

  Nous prenons possession de nos chambres au château de Chantereine, une bonne douche suivie d’un apéritif et d’un repas, il n’y a rien de tel pour se remettre des efforts fournis.

  J’en profite pour inviter mes amis à prendre au bord de mer un verre pour célébrer mon demi-siècle. C’est vraiment exceptionnel que de fêter son anniversaire en participant à une randonnée cyclotouriste, ce sport qui est l’une de mes passions.

:Make-A-Birthday-Wish:

Après une bonne nuit de sommeil, nous partons à 8 H du château de Chantereine avec un ciel bas, du crachin et un vent plutôt favorable. Nous roulons tranquillement quand soudain, à peine à dix kilomètres de Criel, la première crevaison arrive. Je vous rassure quatre autres vont suivre au cours de la journée accompagnées d’une chaîne cassée pour éviter la monotonie.

Pour rejoindre la ferme auberge de Saint-Aubin situé à Songeons dans l’Oise, lieu du repas, nous avons droit a des portions roulantes. Avec Christophe, mon pilote, nous décidons de nous faire plaisir en mettant épisodiquement le TGV ou tandem à grande vitesse en action. Quel pied ! Le tandem c’est aussi du partage. C’est une association de deux personnes différentes qui s’unissent dans un même effort solidaire. Pour moi, c’est une paire d’yeux pour quatre jambes, il m’arrive même, lorsque j’enfourche ma monture d’en oublier mon handicap.

A Songeons fini la bruine et place au soleil, le déjeuner est excellent avec des préparations faites maison.

Point question de faire une méridienne, la remise en selle est loin d’être aisée à cause de la digestion et de plus, un traquenard nous attend afin de rallier Gerberoy. Cet endroit vaut vraiment le détour. Son architecture et son fleurissement principalement de roses, lui valent d’être classé parmi les plus beaux villages de France.

Nous continuons sur des routes peu passagères jusqu’à Saint-Germer-de-Fly où une nouvelle montée nous fait face. Ensuite, avec du vent et de la fraîcheur, nous allons jusqu’à Lavilletertre où ce contrôle est attendu avec impatience. Et c’est parti pour les 25 km du final que nous connaissons bien en passant par Neuilly, Le Rosnel, Grisy-les-Plâtres et enfin Saint-Ouen-l’Aumône !

A l’arrivée, j’étais heureux d’avoir terminé ce périple. En effet, je me suis promis d’effectuer cette randonnée à chaque fois avec un pilote différent.

Je remercie de tout cœur Christophe. Il m’a permis de vivre une cinquième participation et surtout un fabuleux week-end en tandem.

Une solidarité au sein de notre groupe, ainsi qu’avec d’autres participants est née tout naturellement.S’agissant des ennuis mécaniques, notre groupe a fait très fort cette année avec neuf éclatements et 2 chaînes cassées, qui dit mieux ! Une mention particulière à Jean-Marie qui répare les crevaisons plus vite que son ombre ainsi qu’à Jean-Pierre, qui pompe autant que les shadoks. Sans oublier Christophe qui est le maillon fort, les chaînes n’ont pas de secret pour lui.

Pour conclure, nous pouvons décerner la médaille d’or de l’accueil à toute l’équipe du Cyclo Club du Vexin, leur organisation fait toujours l’unanimité, encore un excellent crû ce Paris – La Mer 2014 !

                                                                                           Joseph